Crise d’Adolescence : signes et conseils de psy
Lorsque les signes de la crise d’adolescence s’installent dans la durée, il peut être judicieux de faire appel à un psychologue spécialisé pour ado. Cela peut être le cas lorsque l’on ressent une détresse qui semble indescriptible chez son enfant. Si vous observez des signes de mal-être chez votre enfant, notamment s’il ne s’ouvre à personne ou si personne ne semble pouvoir l’assister, la démarche vers un professionnel de la santé mentale devient essentielle. Voici quelques outils et conseils pour aider les parents à y voir plus clair.
Consulter pour une crise d’adolescence ?
Nombreux sont les parents qui peuvent se sentir désemparés face à la souffrance de leur ado, surtout lorsqu’ils assistent à des changements profonds qui les amènent à ne plus le reconnaître. Dans ce contexte, consulter un psychologue offre un cadre neutre et sécurisant pour que l’adolescent puisse exprimer ses tourments et explorer des pistes pour les surmonter.
La plupart des parents confrontés à la crise d’adolescence de leur garçon ou de leur fille ne savent pas comment réagir. Bien souvent, c’est un grand nombre de questions et d’interrogations qui arrivent au même moment.
Est-ce que je dois emmener mon ado consulter pour une crise d’adolescence ? Quels sont les signes ? Combien de temps est-ce que ça dure ? Quel psy et quelle approche pour aider notre famille et le soutenir ?
Lors des premières séances de consultation psychologique, l’objectif est de réaliser un bilan avec l’adolescent et ses parents sur les aspects de leur vie qui s’avèrent être compliqués ou sources de souffrance.
Durant ces entretiens initiaux, souvent qualifiés de diagnostic, le psychologue collabore avec la famille pour dresser un état des lieux, identifiant les éléments positifs ainsi que les problématiques qui peuvent être liés à la crise d’adolescence de l’enfant.
Qu’est-ce qu’une crise d’adolescence ?
La période de l’adolescence est souvent marquée par ce que l’on nomme communément la « crise d’ado », un terme qui englobe les divers troubles et comportements problématiques manifestés durant cette phase de transition de l’enfance vers l’âge adulte.
Ces comportements peuvent inclure des changements d’humeur brusques, des attitudes de confrontation, une opposition aux figures parentales, et des actions extrêmes.
Le concept de crise est pertinent car la transition développementale de l’enfance à l’âge adulte ne se fait pas de manière uniforme. La puberté déclenche des transformations significatives, tant sur le plan physique et hormonal que psychique et neurologique.
Cette métamorphose rapide est un processus intense, comme le soulignait Donald Winnicott dans les années 50. L’adolescent se voit déraciné des repères enfantins, une expérience qui peut s’avérer douloureuse et qui s’exprime à travers diverses réactions regroupées sous le terme de crise d’adolescence.
Quels sont les signes d’une crise d’ado ?
La crise d’adolescence se caractérise par des signes variés qui témoignent des perturbations émotionnelles, psychologiques, et sociales rencontrées par les jeunes durant cette phase cruciale de leur développement.
Voici une liste non exhaustive des signes de la crise d’adolescence :
- Envie fréquente de pleurer, tristesse
- Changements d’humeur significatifs
- Opposition et défiance
- Retrait social et isolement
- Modification des habitudes de sommeil
- Changement dans l’alimentation
- Comportements à risques et excessifs
- Décrochage scolaire
- Symptômes de dépression ou d’anxiété (TOC, troubles phobiques, crise d’angoisse…)
- Problèmes d’image corporelle
- Automutilation
- Irritabilité et colères fréquentes
Ces manifestations incluent d’importantes fluctuations d’humeur, une tendance à l’opposition et à la défiance envers les autorités, un retrait des cercles sociaux habituels, des changements dans les habitudes de sommeil, et l’adoption de comportements à risque tels que la consommation de substances ou des expériences sexuelles précoces.
D’autres signes comprennent une baisse des performances scolaires, des symptômes de dépression ou d’anxiété, des préoccupations excessives liées à l’image corporelle, des actes d’automutilation et une tendance à l’isolement.
Bien que ces comportements puissent signaler le besoin d’une attention ou d’un soutien accrus, ils ne signifient pas forcément l’existence d’une crise d’adolescence sévère ou d’un trouble psychologique sous-jacent.
Il est essentiel pour les parents et les soignants d’être vigilants face à ces signes et de considérer l’assistance d’un professionnel si ces comportements deviennent inquiétants ou perturbent de manière significative le quotidien de l’adolescent.
Tensions, résistance et comportement extrême
L’adolescence marque une période de changements corporels profonds qui peuvent égaler, voire surpasser, en intensité ceux vécus durant les premières années de vie, s’étendant sur une longue durée.
Les experts en psychanalyse soulignent que cette phase réactive les instincts primordiaux ressentis dans l’enfance.
Face aux transformations physiques et aux défis sociaux propres à l’entrée dans l’âge adulte, il n’est pas rare de voir les adolescents se replier sur eux-mêmes, cherchant confort dans des réflexions typiques de l’enfance afin de compenser l’anxiété liée à la perte de repères familiers.
Néanmoins, ce mouvement vers l’intériorité n’est pas exempt de tensions et peut se manifester par des comportements de résistance, une gestion compliquée de l’image corporelle ou de la propreté, une gêne prononcée face au parent du sexe opposé, ou encore une compétition avec le parent du même sexe.
Transformation physique et acceptation de soi
La transition physique à l’adolescence représente fréquemment un défi pour les jeunes dans l’acceptation de leur corps en mutation.
Les réactions peuvent varier d’une obsession sur l’image corporelle (longues heures devant le miroir, préoccupation excessive pour son apparence physique et l’opinion des autres) à des gestes autodestructeurs comme l’anorexie, la boulimie, l’automutilation, des piercings en abondance, ou la consommation excessive d’alcool ou de stupéfiants.
Ces actes reflètent souvent un combat contre un corps sur lequel l’attention est exacerbée mais qui reste difficile à appréhender.
Au sein de leur vie quotidienne, une grande partie des adolescents montrent une dualité dans leur relation avec leurs parents.
Des périodes de besoin affectif intense peuvent ainsi céder la place à des moments de rébellion et de détachement, illustrant le désir d’indépendance et de différenciation au cœur de la famille, un environnement pourtant perçu comme plus protecteur que le monde extérieur.
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Différences entre les filles et les garçons
Les signes de crise d’adolescence peuvent varier considérablement d’un individu à l’autre, influencés par une multitude de facteurs tels que le tempérament, l’environnement social et familial, et bien sûr, le sexe.
Bien qu’il soit essentiel de reconnaître que chaque adolescent est unique et que ces différences ne s’appliquent pas de manière universelle, certains comportements et manifestations de la crise d’adolescence peuvent être observés de manière plus fréquente ou distincte chez les filles comparativement aux garçons, et vice-versa.
Ces différences peuvent être en partie attribuées aux influences sociétales, aux attentes de genre, ainsi qu’aux différences biologiques et de développement.
Les filles peuvent avoir tendance à exprimer leurs émotions plus ouvertement que les garçons, y compris la tristesse, l’anxiété ou la frustration. Elles peuvent être plus susceptibles de verbaliser leurs sentiments ou de pleurer.
Les filles sont souvent plus exposées à des problèmes d’image corporelle en raison des pressions sociales et des idéaux de beauté véhiculés par les médias, ce qui peut les rendre plus vulnérables aux troubles alimentaires tels que l’anorexie et la boulimie.
Bien que les garçons puissent également souffrir de dépression, les filles peuvent présenter des signes plus évidents de retrait social ou de changements dans les habitudes de sommeil et d’alimentation en lien avec la dépression.
La pratique de l’automutilation, telle que se couper, peut être plus fréquemment rapportée chez les filles, utilisée comme un moyen de gérer la douleur émotionnelle ou le stress. Les garçons peuvent davantage manifester leur détresse par des comportements extériorisés tels que l’agressivité, l’impulsivité ou l’engagement dans des activités à risque.
Si les filles se retirent socialement, les garçons, eux, peuvent s’isoler mais sans forcément montrer de tristesse de manière ouverte, préférant cacher leurs émotions ou les exprimer à travers l’humour ou l’indifférence. Les garçons peuvent être plus enclins à défier l’autorité, que ce soit à la maison ou à l’école, et peuvent avoir plus de problèmes disciplinaires.
Bien que les filles puissent également expérimenter avec des substances, les garçons sont souvent plus susceptibles de s’engager dans la consommation d’alcool et de drogues à un jeune âge.
Ces tendances ne doivent pas conduire à des généralisations ou stigmatisations. Chaque adolescent a besoin d’un soutien adapté à sa situation personnelle, qui tienne compte de sa personnalité et de ses circonstances uniques. Reconnaître la variabilité des expériences de crise d’adolescence est essentiel pour fournir un accompagnement efficace et empathique.
Filles | Garçons | |
---|---|---|
Expression émotionnelle | Tendance à exprimer ouvertement l’anxiété et la dépression, avec des fluctuations d’humeur fréquentes. | Manifestation de l’irritabilité et de l’agressivité comme symptômes de l’anxiété ou de la dépression. |
Image corporelle | Préoccupations intenses concernant l’apparence physique pouvant conduire à des troubles alimentaires. | Focalisation sur la force et la musculature, parfois entraînant une utilisation inappropriée de compléments ou d’exercices excessifs. |
Pression sociale | Susceptibilité aux pressions sociales favorisant une conformité aux normes de comportement et d’apparence. | Confrontation à des attentes de démonstration de virilité, pouvant mener à des comportements à risque. |
Relations interpersonnelles | Construction d’amitiés intimes et émotionnellement profondes, risque de dépendance émotionnelle. | Relations basées sur des activités partagées, risque d’isolement émotionnel dû au manque de communication sur les sentiments. |
Réponses au stress | Approche centrée sur l’émotion face au stress, utilisation de soutien social comme stratégie d’adaptation. | Approche centrée sur le problème face au stress, tendance à l’indépendance et à l’isolement pour gérer les problèmes. |
Comportements à risque | Augmentation des troubles de l’alimentation et de l’automutilation. | Prédisposition aux comportements dangereux tels que la conduite imprudente et l’expérimentation de substances. |
Réussite scolaire | Anxiété liée à la performance pouvant affecter l’estime de soi et les résultats scolaires. | Tendance à l’inattention et à l’hyperactivité, impactant potentiellement la concentration et l’apprentissage. |
Identité sexuelle et orientation | Exploration de l’identité sexuelle pouvant être source de confusion et de conflit interne. | Pression pour se conformer aux rôles de genre traditionnels, difficulté à accepter des identités non conformes. |
Comment réagir avec un ado difficile ?
Lorsque son adolescent ou son adolescent semble être affecté(e) par une crise d’adolescence, en tant que parents, il faut essayer d’adopter une posture à la fois présente et attentive, sans pour autant tomber dans l’intrusion ou la pression.
Il faut tenter, je dis bien tenter, car évidemment, ce n’est jamais facile. Mais cela constitue la clé pour maintenir une relation saine avec son ado.
Par exemple, plutôt que de violer sa sphère privée ou d’exercer une surveillance excessive (cf : les parents hélicoptères) sur ses actions et ses interactions sur les réseaux sociaux, ce qui risquerait de le repousser, il est préférable de respecter son espace personnel et de lui accorder votre confiance.
Il faut essayer de chercher des moments propices à la conversation dans un cadre détendu et amusant, par exemple en discutant d’un film ou d’une œuvre artistique et en y intégrant de l’humour, peut favoriser l’échange.
Pourquoi pas essayer d’impliquer un membre de la famille ou d’un proche en qui l’adolescent a confiance afin de lui offrir une opportunité supplémentaire de s’ouvrir.
Pour les parents, la patience est essentielle. Il est important de ne pas réagir de manière excessive à ses comportements agressifs et de maintenir une écoute active tout en étant disponible, sans toutefois envahir son espace.
Bien qu’il soit nécessaire de continuer à établir des règles, l’adaptabilité et la capacité à offrir des chances de rédemption après des erreurs sont cruciales. L’objectif principal reste de préserver un dialogue ouvert et constant.
La détresse vécue à l’adolescence peut également découler d’expériences traumatisantes vécues dans l’enfance, telles que la séparation des parents, des agressions sexuelles, ou l’inceste. La révolte chez l’adolescent cherche souvent à exprimer un sentiment d’injustice, se manifestant à travers différentes formes de résistance.
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Depuis bientôt 5 ans, je suis active en tant que psychologue psychothérapeute indépendante à Lausanne, étendant mon exercice à Genève depuis 2020. Ma formation approfondie en psychanalyse, combinée à mon vécu personnel en analyse, offre à mon approche une perspective adaptée aux spécificités et aux besoins de chaque patient.